C'est réellement à Tallinn que les souvenirs de la Ligue Hanséatique sont les plus vivaces et les plus visibles. La ville, véritable musée à ciel ouvert, propose, malgré les guerres et les conflits du passé, un patrimoine architectural civil et militaire en tout point remarquable. La vieille ville de Tallinn conserve, encore aujourd'hui, une grande partie de sa muraille fortifiée qui la protégeait des attaques et des invasions. Découverte de la ville Le départ se fait de l’Hôtel Baltic Vanaviru, situé en bordure des murailles de l’ancienne cité, près de la porte du sud. La rentrée dans la vieille ville se fait en franchissant la porte et l’on s’engage dans la très longue rue PIKK ; sur la droite, un beau groupe de 3 maisons, les 3 sœurs, construites vers 1370. Suivant toujours la rue PIKK, on arrive au chevet de l’église ST OLAF. Construite dés le XII°, elle aurait constitué le siège d’une communauté scandinave avant la conquête de TALLINN par le Danemark an 1219. En longeant la rue AIDA, très pittoresque, bordé de vieux greniers et d’habitat non-restauré on débouche sur la rue KODI et l’on retrouve la muraille nord-est pour aller vers l’ancienne église du couvent St MICHEL du XII° qui fut cistercien. C’est aujourd’hui l’église orthodoxe de la Transfiguration. Eedescendre maintenant vers le centre de la vieille ville par la rue SUUR-KLOOSTRI pour rejoindre, à droite, la rue LAI au bout de laquelle on tourne à gauche dans la rue PIKK pour se rendre vers les bâtiments qui abritaient les grandes Guildes médiévales. Au passage, changement de style et d’époque avec deux étonnantes constructions de style « Art Nouveau », édifiées respectivement aux n°18 et 21/25 de la rue PIKK. La Maison aux Dragons a été réalisée en 1910 par l’architecte Jacques Rosenbaum qui est également l’auteur de l’immeuble sur l’autre angle. ce sont les marque les plus significatives de l’Art Nouveau à TALLINN avec une autre réalisation, toujours de Rosenbaum, rue HARJU. La rue PIKK est riche en édifices fameux et l’on en a pour preuve les deux bâtiments qui furent les sièges des Guildes marchandes. Au numéro 17, c’est la Grande Guilde qui accueille le musée Historique. Sur l’autre trottoir, successivement, on découvrira au n°20, la Guilde de St CANULT, à la façade austère, reconnaissable aux deux statues noires qui ornent sa façade et représentent, à gauche, St CANULT et à droite, LUTHER. Au n°24, la Guilde OLEVISTE réunissait les marchands et artisans qui n’étaient pas d’origine allemande et aux ressources plus humbles. Enfin, au 26 de cette même rue, la façade très ornée de la Confrérie des Têtes Noires qui accueillait les marchands célibataires sous la houlette de St MAURICE, originaire d’Afrique noire. On revient brièvement sur ses pas pour tourner à gauche vers l’église du St ESPRIT ; sur le mur latéral, près de la porte d’entrée, belle horloge de 1682. Après la visite de l’église à l’intérieur chaleureux orné de bois sculpté, on s’engage dans l’étroit passage pour arriver à la Pharmacie du Conseil Municipal qui assure son service sans discontinuer depuis 1422. Nous voici maintenant sur la Place de l’Hôtel de Ville, vaste et bien dessinée, bordée au sud par le bâtiment qui, construit à la fin du XIV°, accueille la municipalité de TALLINN. A remarquer, en haut de la tour, le personnage le personnage légendaire nommé « Vieux Thoma » (vana toomas). Thomas était un garçon du peuple qui réussit à atteindre la cible d’un concours réservé aux riches, avec pour sa part, un simple bâton de bois. Grâce à cette démonstration d’adresse, Thomas fut reconnu et parainné par l’échevin de la Grande Guilde et occupa l’honorifique poste de garde de la ville, inimaginable au vu des sa modeste origine. La première représentation de ce symbole de la ville fut une girouette en 1530, le vieux Thomas d’aujourd’hui ne datant que de 1996. De la Place de l’Hôtel de Ville on redescend par la rue VIRU, commerçante et animée jusqu’à la rue VANA et l’hôtel Baltic, terme de cette première promenade.
Tallinn, la vieille ville basse
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On peut donc commencer par une déambulation « hors les murs » en remontant la rue VANA (Vana viru, viru signifiant rue, nous nous abstiendrons de la répétition) puis la rue UUS pour comprendre la structure de la ville par l’extérieur et se préparer à la découverte d’édifices de grande qualité.
Un passage sur la gauche, au niveau de l’église St Pierre-et-St paul permet de rejoindre la rue VENE.
L’église St pierre-et-St Paul a été conçue par Carlo Rossi, l’un des architectes qui participa à l’édification de St Petersburg (distante d’à peine 400km). De l’autre côté, un haut mur dissimule à la vue l’ancien monastère dominicain qui, s’il fut le plus ancien édifice de Tallinn (1246) et participa (on peut faire confiance au zèle des dominicains…) de manière active à la christianisation des ces contrées, fut détruit en 1524 par la Réforme. Un agréable jardin permet de prendre un temps de repos au calme.
Toujours dans la rue VENE, au numéro 17, il faut rendre visite et consacrer le temps nécessaire au Musée de la Ville de TALLINN qui raconte, à chacun des niveaux de cette immense maison marchande, l’histoire de TALLINN, des origines à nos jours, sans omettre les sombres périodes de répression sous le joug allemand puis russe. Cette visite constitue une excellent préambule à ce qui va suivre.
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On reprend la promenade vers le nord et le port par la rue OLEVIMAGI qui reprend le cours de la longue rue VENE un peu plus loin sur la droite. On est à nouveau « hors les murs » et on voit sur la droite un bâtiment d’aspect fort ancien (danois ?), curieusement non répertorié sur les plans. On pénètre ensuite dans le parc au pied de l’imposante tour de la Grande Porte de la Côte du XV°(Grosse Marguerite). Non loin sur la droite a été érigé le mémorial aux 852 victimes qui périrent dans le mystérieux naufrage du ferry « ESTONIA » le 28 septembre 1994.
Vers le XVI°, l’édifice, reconstruit à de multiples reprises, culmine à 159m et sera, à cette époque, le plus haut édifice au monde. Ramené à 123m, le KGB l’utilisera comme tour radio et de surveillance. On remonte le long du bas-côté de St OLAF par la rue OLEVISTE pour rejoindre la rue LAI où se trouve l’entrée de l’église. La légende raconte que le constructeur de l'église, qui s’appelait également Olaf, trouva la mort en chutant du sommet de la tour après son achèvement. Il se dit que lorsque son corps heurta le sol, un serpent et un crapaud sortirent de sa bouche. Une sculpture représente cet événement dans l'annexe de la chapelle Notre-Dame.
On emprunte ensuite la rue LAI vers le sud jusqu’à rencontrer, à l’angle de la rue AIDA, un ensemble de bâtiments qui accueille le Théâtre Municipal de TALLINN. En effet, ce vaste édifice culturel s’étend sur pas moins de 16 maisons médiévales imbriquées les unes dans les autres et qui, au centre, offre une scène naturelle tout à fait remarquable. On ne visite pas mais l’on peut accéder au grand hall.
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