Circuit Art Nouveau 1

Avenue Louise et les grands hôtels,

aux origines du modernisme et de l'Art Nouveau


 

Le départ se fait au niveau du White Hôtel, 212, avenue Louise.

Quelques pas sur la gauche, jusqu"au numéro 224 permettent de découvrir la façade sobre et élégante de l’hôtel Solvay. Réalisé par l’architecte Victor Horta entre 1895 et 1903 pour l’indusriel Armand Solvay, cet édifice se caractérise par une symétrie assez raisonnable au regard de certains excès de cette époque. C’est probablement la réalisation la plus aboutie de Victor Horta qui, au-delà de sa parfaite entente avec le commanditaire, disposa d’un budget sans limite.

A l’ intérieur, le raffinement est total avec l’emploi de 23 marbres et de 17 essences de bois (visite uniquement sur rv pour les groupes).

Traversant l’Avenue Louise, on se dirige maintenant vers le centre ville jusqu’à rencontrer, toute proche, la rue P.E. Janson (anc. rue de Turin) que l’on emprunte sur la gauche. Au n° 6 se trouve l’hôtel Tassel. Cette autre réalisation de Victor Horta, considérée comme fondatrice du mouvement Art Nouveau à Bruxelles, présente, là aussi, une belle façade régulière à l’audace contenue, érigée en 1892 et 1893. Destinée à Emile Tassel, professeur, célibataire, vivant avec sa grand-mère et souhaitant recevoir des amis, c’est l’intérieur qui (malheureusement, on ne visite pas) devrait retenir notre attention avec sa desserte centrale et son puits de lumière qui rompent avec le traditionnel couloir et l’enfilade des 3 pièces entre rue et jardin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une fois de plus on peut se poser la question de l’inscription de tels édifices au Patrimoine mondial de l’Unesco alors qu’il s’agit d’une demeure privée que l’on ne peut visiter ; il ne s’agit donc pas d’un patrimoine en partage…

 

 

 

 

Il faut maintenant poursuivre dans la rue Janson et aller au 23/25 pour s’intéresser rapidement à l’Hôtel José Ciamberlani, construction de Paul Hankar qui eut pour particularité d’avoir à abriter des écuries à chevaux, passion du propriétaire. Arrivé au bout de la rue Janson, c’est la rue Faider qui nous offre une intéressante façade au n°83. Elle fut l’œuvre d’Albert Rosenboom, sa seule réalisation moderniste, influencée par Horta dont il fut l’élève. Il renoncera à ce style pour se consacrer à l’architecture de style XVIII° en édifiant des hôtels de maîtres dans le style Louis XV. Il ira même jusqu’à publier, dans la revue "le Home“, un article s’intitulant “par horreur du Modern’ Style“… (source M.Culot et A.M. Pirlot in Bruxelles Art Nouveau). En suivant la rue Faider sur la droite on rejoint la rue Defacqz. Prendre à droite, jusqu’au n° 50 ; là se situe la maison-atelier du peintre René Janssens, une autre réalisation de Paul Hankar (1898). L’immeuble dont la façade est composée de briques roses et de pierre bleue et blanche a été passablement modifié en 1904 et 1908.
Juste à côté, au n° 50, se trouve l’autre hôtel Ciamberlani, celui d’Albert, peintre symboliste (1864-1956) qui fut réalisé en 1897 par Paul Hankar sur une commande de sa mère, Mme veuve Ciamberlani. Les deux propriétés se rejoignaient au niveau des écuries.

 

 

 

Les importants sgraffites en façade furent dessinés par Albert Ciamberlani et réalisés par Adolphe Crespin. Les médaillons en sgraffites développent le thème des travaux d’hercule cependant que le vaste motif central évoque les 3 âges de la vie.  Cette construction se remarque (comme l’hôtel Solvay) par sa largeur inhabituelle équivalente à celle de deux maisons.

  

  

  

  

  

  

  

  

  

  

  

  

  

  

  

La rue Defacqz se poursuit jusqu’au croisement avec la rue de Livourne. Il faut tourner à gauche et aller jusqu’à la rue de Florence (13). On découvre alors, en angle sur les 2 rues, le monumental hôtel Otlet. Cet édifice est imaginé par l’architecte Octave van Rysselberghe en 1896-1898, la décoration intérieure étant traitée par Henry van de Velde. Quelques mots sur Paul Otlet, personnage hors du commun ; financier, éminent bibliographe, sociologue, il publie en 1934 “le traité de la documentation“, vision utopique de la gestion documentaire qui préfigure absolument l’internet que nous connaissons aujourd’hui…

  


Les façades jouent sur des plans alternés, faisant rythmer creux et saillies avec beaucoup de finesse et de sensibilité.
Il faut suivre la rue de Florence, sur la gauche, pour arriver de nouveau à la rue Faider et, de là, se déporter vers la droite jusqu’à l’hôtel Goblet d’Alviellla, au n° 10. C’est une réalisation assez surprenante avec de subtils éléments “Art Nouveau“.
Edifié en 1882 sur des plans d’Octave van Rysselberghe, il montre une forte influence du style renaissance italienne. C’est la première manifestation de sgraffites occupant un tel espace en façade. Surmontant le profil de Minerve, en médaillon, une frise en bandeau représente Neptune ; au dessus, la femme assise avec le fil à plomb symbolise la rigueur de l’architecture.

 

Maintenant il faut revenir sur ses pas et reprendre la rue Defacqz sur la droite et poursuivre jusqu’au 71, adresse de la maison Hankar, maison personnelle de l’architecte qu’il édifia, en manifeste de l’Art Nouveau, en 1893. la façade, vive et colorée, reprend en partie haute, en 4 sgraffites, les  thèmes du matin, du jour, du soir et de la nuit. Les deux premiers balcons sont ornés de motifs végétaux dans lesquels se glissent deux chats pour celui du haut, observés, semble-t-il, par un chien dans le motif inférieur. Des insectes sont sculptés sur les faces latérales des consoles en pierre du premier niveau. La diversité des matériaux utilisés et leur harmonisation est remarquable (on ne visite pas).
D’un chef d’œuvre à un autre, il y a une courte distance pour rejoindre au 23-25 de la rue Américaine, l’autre manifeste que réalisa, pour lui-même, Victor Horta.

On y parvient en poursuivant la rue Defacqz jusqu’à la Chaussée de Charleroi que l’on emprunte sur la gauche pour tourner, à nouveau à gauche rue Américaine.
La maison-atelier de Victor Horta, édifiée sur 2 parcelles présente une façade assez sobre, sans rupture marquée entre les parties habitation et atelier et laisse peu deviner l’exceptionnel intérieur de cette demeure qui par bonheur, peut se visiter ! Organisé autour du puits de lumière de la cage d’escalier, c’est un espace tout en harmonie et en transparence, mêlant avec bonheur les matériaux les plus divers. A remarquer en particulier l’usage du métal pour améliorer les portées et offrir de castes espaces habitables.

Cette première balade “moderniste“ s’achève par un retour vers l’Avenue Louise, par la rue du Bailli.