Bruxelles est sans aucun doute une ville complexe à appréhender dés lors que l'on ne s"en tient pas à une simple traversée de la Grand Place ! Le fractionnement de la cité entre quartiers rend difficile toute tentative de lecture cohérente de la ville. Il faut alors changer de point de vue et s’intéresser aux microcosmes qui se révèlent à travers une déambulation qui peut permettre la découverte de lieux qui s’associent au sein d’une communauté sans jamais s’interpénétrer. Il est donc nécessaire de consacrer du temps à Bruxelles & Cie ou bien choisir d’y revenir souvent.
La seconde hypothèse est la meilleure car elle permet une approche thématique mieux structurée. En tout état de cause, il ne faut pas manifester d’allergie aux transports en commun, forts bons au demeurant, qui sont la clé d’une découverte réussie de la ville et de ses ressources.
Dans le cas d’un intérêt porté à l’Art Nouveau, c’est même la solution incontournable car les sites sont éparpillés aux extrémités construites de la ville, ce qui est normal puisque ce type de construction s’implantait là où la ville affirmait son développement géographique.
Ville attachante donc mais complexe parce que dénaturée en son centre par les ravages des années 1960 qui ont déstructuré le tissu urbain, créant des effets de répétitions d’architecture d’une monotonie troublante. Il faut ajouter à cela une réflexion sur la signalétique indigne d’une capitale, le manque répété de plaque de rues ou encore l’absence agaçante de numéros aux maisons plaçant le visiteur dans une position inquiète sur sa géo localisation. Alors il faut transformer cette incertitude en certitude qu’au bout de la rue il y a la surprise, la révélation, le plaisir de la découverte. La place est belle pour l’imaginaire…
Plusieurs circuits consacrés à l’Art Nouveau seront proposés sur ce site, progressivement car le travail de collecte est long et minutieux d’autant que bien des édifices, pourtant intéressants, ne sont ni signalés ni mis en valeur. Ici comme en d’autres villes le stupide classement au patrimoine mondial de l’Unesco semble empêcher toute réflexion un peu intelligente sur le sujet ; ainsi les seuls 3 hôtels classés ne se visitent pas alors que l’intérieur en est la partie plus intéressante…
Bruxelles agace, irrite, se mérite mais on est récompensé de son opiniâtreté !