Cette randonnée assez longue permet de faire une large boucle autour de la vallée de l'Ailette, dominée par de doux massifs et offrant en toutes circonstances de jolis points de vue. La plupart des villages de cette région ont été totalement ou partiellement détruits au cours de la Première Guerre Mondiale. De certains il ne reste que le souvenir et quelques tumulus évocateurs. Cette région a beaucoup souffert, elle est belle et profondément attachante. Le point de départ de la randonnée se fera au parking de la croisette, en bordure de la D895, au pied du plateau de Californie, en haut du Vieux Craonne.
00.00 Prendre le chemin qui part à l'arrière du parking vers le nord en suivant les indications “cimetière du vieux Craonne“ et observatoire.
00.04 On parvient au cimetière de l'ancien village de Craonne, en contrebas sur la droite. Parmi les tombes disséminées dans la forêt, certaines sont toujours entretenues et on remarquera la modeste et récente sépulture de l'écrivain et journaliste Yves Gibeau enterré là le 14 octobre 1994. De 1981 à sa mort, il vécut dans l'ancien presbytère de Roucy.
Reprenant le fil de notre marche, on progresse sur le chemin de Saint Victor (vague marquage rond bleu, partiellement effacé).
00.13 Barrière métallique blanche que l'on franchit.
00.16 Fourche ; on ignore le large chemin qui part à gauche (ce sera notre chemin de retour) et l'on va tout droit pour aller vers le croisement avec la D19.
Celle-ci franchie, on suit le beau chemin bien marqué qui part droit devant, toujours cap au nord.
00.30 Nouvelle intersection avec cette fois la D62 que l'on traverse pour continuer tout droit.
00.32 Fourche ; ignorer le petit chemin qui part à gauche.
00.35 Passage creux humide (Pont des couleuvres) suivi d'une fourche, on continue tout droit.
00.44 On arrive sur une chemin de traverse ; tourner à gauche puis de suite à droite.
00.47 Chemin venant par la droite : progresser tout droit sans se préoccuper de divers petits chemins transversaux.
00.50 Sortie de la forêt. On récupère un chemin venant de la droite et l'on file droit devant pour franchir un petit mamelon (alt. 128 m) en plein champ.
00.52 Au loin se révèle le village de Sainte-Croix qui donne la direction à suivre.
01.05 Après avoir tourné à gauche à l'angle d'une grange, on arrive au village et l'on tourne à gauche puis aussitôt à droite pour y pénétrer. Une fois entré dans le village on tourne à droite sur la D881 pour suivre jusqu'à l'église et tourner à gauche à l'angle de celle-ci.
On remonte la rue puis, au niveau de “La besace“, chambres d'hôtes, tourner à gauche pour s'engager dans la rue des 4 ruelles. A la sortie de village, suivre le chemin droit devant soi qui serpente vers l'ouest. On longe une aire avec des chevaux.
01.20 Rejoignant un chemin, tourner à droite en direction du massif.
01.22 Logeant le bois (lieu-dit Les Cotignies), passerelle à droite qui mène à un petit étang ; poursuivre la montée. D'autres petits étangs se succèdent. parvenu à la lisière de la forêt, tourner à gauche.
01.27 Tourner à droite pour entrer dans la forêt (bois de la Ruine). A la fourche, 50 m plus loin, prendre à gauche pour suivre le chemin qui s'élève plus franchement. On traverse maintenant le bois dit des “truandes". La progression se fait en direction du nord pour aller chercher, à l'altitude de 188 m, le rebord du plateau.
01.42 Arrivée sur le plateau ; tourner à gauche pour aller vers le domaine de la Bove.
01.50 Jonction avec la route (alt. 203 m), continuer tout droit.
01.53 Ferme de la Bove, à gauche.
02.05 On ignore la route qui part à droite et l'on file tout droit en direction d'une citerne bien visible. Sur la gauche, dans la forêt en contrebas, on devine l'actuel château de la Bove.
Parvenu au niveau de la citerne, prendre le chemin bien marqué qui part à droite en bord de plateau. On peut observer sur les bas-côtés d'anciennes entrées de boves ou creuttes (grottes). On s'en tient au chemin principal et on oublie les départs de pistes qui partent à gauche ou à droite.
02.20 La progression sur ce vaste plateau est aisée et la vue porte loin. On parvient à un calvaire, planté à une fourche. Il faut prendre à gauche pour aller vers le Plateau de Neuville, en suivant pour cela la variante du GR 12. D'est en ouest on peut identifier successivement les villages d'Arrancy, Ployart-et-Vaurseine, Bièvres, Martigny-Courpierre, Monthenault.
02.35 Raccordement avec une route goudronnée que l'on suit sur la gauche.
02.39 On quitte l'asphalte pour tourner à droite et rentrer dans un petit bout de forêt interdit à tous véhicules pour se diriger vers Neuville-sur-Ailette.
02.48 Alors qu'on laisse à sa droite le Plateau de Neuville, croisée de chemins et l'on prend celui de gauche pour amorcer la descente vers le village. On marche alors sur un vieux chemin de tradition à l'empierrage encore bien visible. Sur la gauche, dans la plaine, on voit la Ferme Saint-Antoine.
03.00 On est à mi-temps de la randonnée lorsque l'on pénètre dans Neuville-sur-Ailette.
A gauche, le monument aux morts ; prendre à droite pour traverser le village.
03.08 Passée l'église en contre haut, on bifurque à gauche pour prendre la rue du Lac qui y descend.
03.15 Passage du pont sur le lac (Plan d'eau de l'Ailette). A gauche, la nature presque préservée, à droite la nature, version “Center Park“, piteux bric à brac de maisonnettes à l'architecture improbable... On se croirait, en beaucoup moins bien à Port-Meirion dans un épisode raté de la série culte “Le Prisonnier“ mais pas trace de N°6 et pas de bulle sur l'eau !
Parvenu sur l'autre rive, prendre à droite à la fourche en suivant le GR 12.
03.22 Continuer tout droit à la fourche
03.55 Après la remontée harmonieuse d'une très belle combe on parvient à la D102, en dessous de la Ferme de Poteau d'Ailles. Tourner à gauche et descendre en parcourant la petite route.
04.08 Monument rappelant la destruction du petit village d'Ailles (138 habitants en 1912).
http://dumultien.over-blog.fr/article-21273483.html
04.15 Suivant toujours le Gr, on quitte le macadam pour prendre le chemin dit de l'Argentel.
04.18 On ignore le chemin qui part à gauche en direction des sources et l'on reste à parcourir le beau chemin creux sans se préoccuper des départs de débardage à gauche et à droite
04.40 On arrive sur la D886 qui descend de la Ferme d'Hurtebise et qui mène à l'abbaye de Vauclair. On tourne donc à gauche. A peine 200 m plus loin, le Gr nous invite à fouler à nouveau la terre et tirer droit vers l'abbaye.
04.50 Arrivée à l'Abbaye de Vauclair (le temps de marche ne prend pas en compte une éventuelle et très recommandée déambulation dans les ruines.
Cette abbaye cistercienne, fille de Clairvaux est à découvrir dans une très réussie visite virtuelle à l'adresse suivante
http://www.abbaye-vauclair.fr/
Arrivé au fond du site, au niveau des pierres de fondation du chœur de l'abbatiale, on tourne à gauche pour traverser le verger et sortir de l'enclos par un petit passage à côté d'une remise en pierre et tôle. Un chemin part de là et permet de raccorder avec le Chemin du Roi.
04.57 Barrière métallique blanche ; tourner à droite et emprunter le très long et rectiligne Chemin du Roi.
05.30 La fin du chemin est marquée par une autre barrière blanche ; on tourne alors à droite (repère de layon sur arbre N°24) pour remonter vers Saint-Victor. On croise un peu plus tard la laie neuve et l'on continue tout droit.
05.40 On monte progressivement jusqu'à parvenir au chemin de Saint-Victor, là où nous l'avions quitté ce matin.
05.45 Barrière métallique blanche.
06.00 Retour au parking de la Croisette et fin de cette belle balade. On ne manquera pas de grimper sur le “Saillant de Craonne“ pour profiter du bel observatoire érigé par le Conseil Général de l'Aisne sur l'heureuse initiative de Noël Genteur, le sympathique et actif maire de Craonne.
Du haut de cet étonnant édifice en bois on peut apprécier un sublime panorama sur 360°, vision marquante qui permet de mieux comprendre le terrain des opérations au cours de la Première Guerre Mondiale.
A propos du “Chemin des Dames“
L'origine du nom "Chemin des Dames" est bien antérieure à la Première Guerre mondiale. Elle remonte à la veille de la Révolution de 1789, à une époque où on appelait "Mesdames" les filles du Roi Louis XV (les tantes de Louis XVI).
En 1776, la Duchesse de Narbonne, Dame d'honneur de Madame Adélaïde, l'une des filles du Roi Louis XV, est devenue propriétaire du château de la Bove près de Bouconville et de l'Abbaye de Vauclair. En prévision d'un voyage que devaient faire à la Bove Madame Adélaïde et sa sœur Sophie, Madame de Narbonne n'a cessé de demander, à partir de 1780, à l'administration des Ponts et Chaussées la transformation en route carrossable du chemin qui allait du carrefour de l'Ange Gardien (entre Laon et Soissons, sur l'actuelle RN 2) à Corbeny (sur l'actuelle RN 44 / D1044).
Après bien des rebondissements, la "route pour les Dames" a fini par être construite au cours des années 1785 - 1789. Il semble bien que les Mesdames de France ne l'ont jamais empruntée, une fois terminée.
En effet, dans les archives et contrairement ce qui est souvent affirmé, on ne trouve mentionné qu'un seul voyage de Mesdames à la Bove, en 1784.
source : le portail du chemin des Dames
A propos du château de la Bove
Le château de la Bove, situé au premier tiers de la randonnée est perché à près de 200 m d'altitude, au dessus de la dépression de l'Ailette, au nord de la ligne de crête dit du “Chemin des Dames“.
...“Attestée dans les textes dès 1259, la Bove tire son nom des multiples carrières souterraines situées sous l'actuelle bâtisse. A l'origine, la propriété appartenait à la cathédrale de Reims. En 1160, le château de la Bove devint une seigneurie laïque importante dépendant de la châtellenie d'Eppes et relevant de la grosse tour de Laon. Pendant la Ligue, l'édifice constituait un des forts royalistes de la contrée permettant de surveiller la route menant de Reims à Laon. La propriété se dégradant peu à peu, la grande tour fut reconstruite en 1638. En 1719, Gaspard Hyacinthe de Caze acheta le domaine à François Augustin d'Augsbourg. Il fit entièrement rebâtir le château entre 1725 à 1730 (nous en ignorons l'auteur), y ajoutant de magnifiques jardins. En 1753, la propriété est achetée par Françoise de Châlus, dame d'honneur de Madame Adélaïde de France, fille de Louis XV, épouse de Jean, duc de Narbonne-Lara et maréchal de camp. La princesse et ses sœurs lui rendaient régulièrement visite en empruntant le chemin de crête auquel elles donnèrent leurs noms. La comtesse posséda le château jusqu'à la Révolution. Le domaine fut alors confisqué puis racheté en partie par le vendeur précédent : étant donné le degré de dégradation de l'édifice, le propriétaire en acheva la démolition. Une chapelle fut reconstruite. Les écuries voûtées constituaient les seuls vestiges du château de 1725. C'est en 1821 que la famille Desèvre de Soissons entra en possession de la modeste habitation qui avait survécu au château, dont il ne restait plus que les communs et le parc. La maison de plaisance du 19ème siècle était composée d'un corps principal de cinq travées de long, flanqué de deux parties latérales de logis ajourées de trois baies cintrées au deuxième étage et de fenêtres rectangulaires au rez-de-chaussée. Desèvre reconstitua en partie le domaine autour de ces vestiges. Des souterrains, voûtés ou à l'état de carrières, traversaient la propriété entre la ferme et le château. Les travaux entrepris par le nouvel acquéreur, dans le but d'établir un chemin plus facile pour accéder au parc, ont mis au jour les murs de soutènement des terrasses de l'ancien château.
La propriété fut occupée lors des exactions qui opposèrent les Russes à la Jeune Garde de Napoléon : un officier de l'armée de l'Empereur, le général Ney, y campa le 6 mars 1814. Le château fut ensuite acquis en 1893 par Henri Rillart de Verneuil (1870-1948), officier d'artillerie ; celui-ci y ajouta en 1900-1901 deux pavillons et deux tourelles rectangulaires. Une ferme complétait le complexe architectural.
Le site, occupant un emplacement stratégique, fut ensuite investi par l'état major allemand dès 1914. En janvier 1917, le château était déjà complètement pillé, les communs brûlés et la ferme très endommagée. Il fut entièrement détruit le 15 avril 1917 lors de l'offensive Nivelle : alors que les Allemands occupaient le château, le propriétaire envoya 150 obus de 370 sur sa demeure.
Les travaux de reconstruction, confiés à Bonnet, auteur du château de Ployart et architecte de la coopérative d'Aizelles, ainsi qu'à son assistant Bonvoisin, se poursuivirent de 1928 à 1933. L'habitation, désormais plus près de la vallée, est en fait une réplique réduite du château de Champs-sur-Marne, construit entre 1701 et 1710 par l'architecte Bullet de Chamblain (1663-1726). La chapelle actuelle, remplaçant la dernière bénite le 23 octobre 1907, fut consacrée le 18 octobre 1932 par Monseigneur Mennechet, évêque de Soissons et reconstruite à l'emplacement exact de l'ancien château. Lors des travaux de restauration, les propriétaires habitaient dans la maison du gardien, à l'entrée de la propriété, reconstruite en 1922. Des vestiges de l'ancienne forteresse médiévale ainsi que le chemin pavé de la demeure du 18e siècle sont encore visibles.
Etant donnés son emplacement stratégique, sa position essentielle au cœur de l'histoire du Chemin des Dames, sa construction raffinée, ses jardins et la présence de vestiges médiévaux, le site possède un intérêt certain, tant historique qu´architectural“.
source : Inès Guérin in Inventaire du patrimoine culturel de Picardie
http://inventaire.picardie.fr/docs/MERIMEEIA02001680.html