Causse Méjean - Vers les grands mas

 

Randonnées sur le Causse Méjean (3)

Ce sont trois randonnées pour découvrir le centre et le sud-est du Causse Méjean qui vous sont proposées. Chacun de ces chemins choisit, à un moment où à un autre, de s'affranchir des parcours balisés (peu nombreux) et invite, sans trop de risque, à évoluer en toute liberté sur l"immensité du Causse. Ce vaste plateau calcaire, aride et dénudé, constitue le plus haut des grands causses avec une altitude variant de 800 à 1247m, au sommet du mont Gargo. Véritable forteresse naturelle dominant les gorges du Tarn, du Tarnon et de la Jonte, ce plateau karstique requiert quelque attention dans la manière de l’aborder. D’abord, si on le parcourt en saison chaude, il faut être prévoyant en eau car hormis la traversée de rares hameaux, il n’y a aucune possibilité de trouver de l’eau en surface, même les dolines sont sèches. En effet l’élément liquide s’infiltre dans les failles du plateau et ressurgit quelques 600m plus bas dans les gorges avoisinantes. Toujours en période d’été, il faut accorder beaucoup de vigilance à l’état du ciel qui évolue très rapidement. La proximité du Mont Aigoual (17km environ) nous rappelle que nous sommes sur la ligne de rencontre des influences méditerranéennes et océaniques et que le tourment météorologique est ici permanent. Même si nous ne sommes pas dans les Cévennes, les épisodes "cévenol“ n’y sont pas inconnus. Rien d’alarmant toutefois mais le pays est aussi rude qu’il est beau et l’immensité de ce plateau dénudé invite à l’humilité et à la prudence. Pour l’avoir parcouru en janvier et en août, il semble que le printemps soit à privilégier mais chaque saison fait un Causse différent et c’est affaire de choix…
J’ai choisi de séjourner à L’Hom, au sud-est du plateau, accessible par le col de Perjuret depuis la jolie cité de Meyrueis. L’endroit est stratégique car traversé par le Gr de Pays du Tour du Causse Méjean qui passe à la porte du Gîte tenu par Martine et Bernard Turc qui savent vous accueillir avec infiniment d’attention et de discrétion dans un cadre confortable et reposant. C’est l’assurance, au terme d’une rude journée de marche, de passer un bon moment de convivialité, d’échange et de découverte autour de l’excellente cuisine caussenarde servie par Martine Turc. Un grand merci pour leur accueil et leur gentillesse de tous les instants.

Gîte d’étape/chambre d’hôtes
Martine Turc
L’Hom
48400 Fraissinet-de-Fourques
04 66 45 66 14

Chacun des cir

Chacun des circuits proposés est aisément praticable, la randonnée sur le causse ne présentant pas de difficultés (dénivelée faible) avec un terrain facile, des possibilités d’évolution hors chemin illimitées et toujours une vision large et lointaine facilitant l’orientation. On peut en effet deviner sans difficulté un lieu à rejoindre situé à une demi-heure de marche, tant le regard porte loin. A l’inverse nombre de chemins s’avèrent sans issue car desservant une lavogne (petite réserve d’eau pour les animaux) ou une doline (petites emprises de terres cultivées nichées dans les courbes du plateau). Les chemins, s’ils apparaissent nombreux, ne mènent donc pas tous à bon port et une grande vigilance s’impose dans la lecture de carte et l’orientation. On randonne donc sur le Causse, bien équipé et bien pourvu en eau.

Randonnée 3 Vers les grands mas

 
Le troisième cheminement qui se déroule sur environ 21km (5h00) permet de découvrir un autre aspect du Causse, en traversant les parties boisées replantées dans les années 1960 en pin noir d’Autriche, seule essence capable de pouvoir s’implanter sur ces rudes terres mais surtout, c’est à la découverte des mas du Souc, de Cavalade et du site exceptionnel du Mas Fretma qu’invite cette belle balade.

Cette belle balade d’une vingtaine de kilomètres permet d’aller à la découverte des grand mas du Causse, en particulier, Fretma, le plus grand mais aussi du mas de la Cavalade, tous deux témoignant à la perfection de l’architecture des grandes fermes caussenardes.
00.00 Le départ se fait par le haut du gîte d’étape de L’Hom pour tourner tout de suite à droite et suivre la petite route brièvement macadamisée.
04mn00 Le bitume cède la place à la terre et on évolue sur une belle piste, orientée au nord.
14mn 00 On ignore le chemin qui part à gauche et l’on continue droit devant soi.
18mn00 A nouveau, on ignore un chemin partant sur la gauche ; on évolue à travers un beau paysage tout en harmonie en logeant des dolines.
29mn00 Fourche, on ignore le chemin qui part à gauche.
32mn00 Le chemin, qui raccorde les dolines, joue à cache-cache. Il faut poursuivre en léger contre-haut des dolines ; on arrive à discerner des traces de chemin et l’on maintient fermement le cap au nord.
39mn00 Au passage d’une clôture, réapparition confirmée du chemin, bien tracé.
43mn00 Rencontre avec un chemin de traverse, on tourne à gauche.
47mn00 Le sentier traverse une doline cependant qu’au loin on aperçoit les bâtiments ruinés de la ferme du “Souc“.
55mn00 Le chemin se poursuit en contournant une vaste doline par la gauche.
01h03mn Franchissement d’une clôture ; le chemin, bien tracé, longe un grand champ en culture.
01h12mn Entrée dans la forêt par une large échancrure et l’on emprunte maintenant un large chemin forestier.
01h13mn Au franchissement d’une clôture, on ignore le chemin qui part sur la droite.
La traversée en forêt est particulièrement agréable après l’aridité de ce qui a précédé.
01h24mn Franchissement d’une barrière et l’on débouche sur une vaste combe dégagée. On descend pour récupérer la piste qui part à gauche. En contre-bas, on voit les ruines de la ferme de Cros-Roux.
01h33mn On tourne donc à gauche pour filer maintenant plein ouest et rentrer à nouveau en forêt par une large combe.
01h36mn Beau panorama sur le Causse vers le nord.
01h47mn Franchissement d’une large barrière métallique ; on ignore le chemin qui part à gauche. Au sortir de la forêt, droit devant soi, on a en vue la ferme de Cavalade que l’on peut rejoindre aisément hors piste.
02h00mn On revient vers la fourche pour retourner en forêt et piquer plein sud pour aller vers Fretma.
02h02mn On emprunte la voie forestière interdite à tous véhicules.
02h23mn Petite pause au niveau du grand Pesse ; le chemin s’élève doucement mais régulièrement.
02h30mn Croisée de chemins, on tourne à droite.
02h35mn On arrive dans la grande combe de Fretma, endroit rêvé, avec, en bas, les vastes bâtiments de cet extraordinaire domaine qui fut le plus vaste du Causse. Un panneau instruit brièvement de l’histoire du domaine et invite à la discrétion et au respect.
02h43mn Après avoir consacré le temps nécessaire à la contemplation de ce haut-lieu, on fait, à regret demi-tour pour retourner vers la croisée de chemins.
02h53mn  A la croisée de chemins, on va tout droit, toujours en forêt. Le chemin s’élève progressivement. On progresse bientôt en lisière de forêt sur la droite, retrouvant le causse dénudé sur la gauche.
03h24mn Croisée de 5 chemins. On prend résolument celui qui part à gauche, en épingle, ce qui va permettre de contourner, par le nord, le massif du Berre.
03h26mn Franchissement d’une clôture. On revoit les ruines du “Souc“ au nord. Le lieu est doux est paisible.
03h42mn Franchissemnt d’une clôture ; on va vers le sud-est.
03h53mn On tourne sur le chemin à droite qui parcourt le fond de vallée. On retrouve un marquage jaune qui va nous guider jusqu’à Galy.
04h01mn A la fourche, prendre à droite.
04h04mn Franchissement de clôture.
04h12mn On tourne à un piquet, sur la droite pour récupérer un large chemin en contrebas.
04h14mn Retour sur une large piste.
04h17mn Jonction avec un autre sentier, tourner sur la gauche.
04h24mn Arrivée à Galy où l’on reprend le sentier d’interprétation, juste au-dessus de la Buvette et l’on suit, une fois franchi le portillon en bois, le marquage rouge/jaune.
05h00mn Arrivée au gîte d’étape de L’Hom et fin de la randonnée.

  

à propos du Mas Fretma

(source : revue du Parc National des Cévennes in N° 41/42/43 "Pierre sur Pierre")

Fretma était implanté au bord d'une grande doline, à l'abri d'un serre (Signal de Fretma : 1206m) qui atténue le souffle du vent du nord. La première mention (mansus de Frigido-Mari) date de 1307. En 1821, deux fermiers en partageaient l'exploitation pour le compte du propriétaire...C'était un domaine d'une ampleur exceptionnelle : les dimensions de la salle commune, 80m2 donnent une idée du volume de l'habitat. En 1852, y demeuraient 24 personnes !...la famille Pellet de Vébron en était propriétaire depuis 1716...Protestant et républicain, Antoine Pellet (1745-1796) fut assassiné à Fretma par les "brigands royaux" entrainés par l'abbé Sollier dit "Sans-peur"...on vit jusqu'à 100 moissonneurs devant la ferme... de l'eau il y en avait assez (Fretma possède une source et une grande lavogne). la citerne suffisait pour faire boire les chevaux et les boeufs pendant 6 mois. Les motons allaient à la mare. Une seule année, elel à tari, en 1920...la neige on en a vu jusqu'en mai...