Sur les traces du Cid

 

Circuit El Camino del Cid

Ce circuit permet de découvrir certains des paysages traversés par le Cid Campéador, au nord de Valencia terme de son épopée. On découvrira, au passage, le Delta de l'Ebre, Morella et les hauts plateaux du  Maestrazgo, la région de Teruel et enfin Albarracin.

On rejoint directement le delta de l"Ebre par l'autoroute E15 (A7), depuis le Perthus, en allant jusquà la sortie 41. Prendre la N340 en direction de Sant Carles de la Rapita puis emprunter le TU3405 pour suivre la direction El Poblenou del Delta. Ce plat-pays est verdoyant, tout en culture de rizières, piqueté de maisons basses et blanches donnant au paysage un caractère très ilien.
El Poblenou del Delta, village au plan carré et à l"habitat horizontal illustre bien cette impression de fusion avec l’environnement plat et uniforme des rizières. Ce petit village a été créé de toutes pièces au XXème siècle afin d’attirer ici des paysans de toute l’Espagne pour développer l’agriculture sur ces terres désertiques, agglomération assez curieuse faite de maisons blanches et basses dans des rues plantées de palmiers.

Se restaurer :  Restaurant Can Paquita, spécialité de paella au canard confit et à l’anguille.

Reprendre la route en direction de San Carles de la Rapita puis tourner à droite sur Alcanar pour aller chercher, après avoir franchi l’autoroute, le CV11 en direction d’El Castell La Senia, à 7 km environ. Prendre le CU105 pour se hisser sur les hauts plateaux du Maestrazgo, à plus de 1200m d’altitude.
La Pobla de Benifassar et Castell des Cabres, avec de beaux édifices romans enrichis de style Almudéjar* se découvrent au long d’une petite et sinueuse route de montagne. Sur les franges hautes des plateaux sont implantées des centaines d’éoliennes ; Don Quichotte en aurait perdu la raison…  On admire au passage, sur la droite, le joli village d’Herbeset, fièrement planté sur un piton rocheux puis l’on récupère la N232 qui nous conduit plein sud à Morella, nous sommes dans la province de Castellon !


A propos de Morella
Morella (2.815 hab.) a été et reste le centre commercial de son canton. Son économie repose sur le secteur des services, redynamisé actuellement par le tourisme. L'agriculture et l' élevage (porcin et avicole) complètent son activité économique. Occupée dés 714 par les berbères, Morella passe ensuite sous la dépendance du roi arabe de Tortosa.
C’est au 11ème siècle que Morella est associé au nom du Cid qui en reconstruit le château. C’est aux environs de Morella que s'est déroulée une fameuse bataille lors de la reconquista et dont le principal protagoniste était Rodrigo Diaz de Bivar (el Cid), contre qui s’unirent le roi maure de Tortosa et le roi chrétien Sancho Ramírez d'Aragon. Le Cid et son armée leurs livrèrent bataille au pied de la ville le 14 août 1088, au lieu nommé Pla del Rei. Il mit en déroute ses adversaires, faisant  2.000 prisonniers ainsi que de nombreux nobles chrétiens et chefs arabes.
Bien plus tard, lors du règne de Ferdinand VII, Morella fut le lieu d’affrontements entre les partisans de la Constitution de 1812 et les partisans de l'absolutisme, appelés réalistes. Les évènements culminèrent le 5 juin 1822, quand un groupe d'absolutistes obligea la garnison de Morella à la reddition, leur faisant croire qu'ils détenaient des forces supposées plus nombreuses. Douze jours plus tard, les troupes gouvernementales reprirent la cité. Un an après, les absolutistes réoccupèrent à nouveau la ville. A la mort de Ferdinand VII en 1833 s'est déclenchée la cruelle guerre carliste entre les partisans du frère du roi disparu, don Carlos, et ceux de la reine mère Marie Christine. De nouveau, Morella fut le théâtre  de cruelles luttes.
www.morella.net

MORELLA


Visite de la ville
Entièrement préservée de l’automobile, la visite de Morella impose de laisser son véhicule sur le boulevard de contournement qui ceinture la ville par le nord. On commencera la visite de Morella, à pied, par la porte de Els Etudis suivis par la place du même nom. L’habitat de cette grande place rectangulaire est tout à fait intéressant avec des façades agrémentées de balcons en encorbellement. On prend droit devant soi la calle de Blasco de Alagón, si particulière aves ses constructions sur arcades qui semblent se rejoindre et ne laissent filtrer qu’un rai de lumière. De nombreux et beaux hôtels particuliers jalonnent la rue. Prendre la calle Marquesa puis monter à gauche par la calle Colomer qui amène au pied de la Basilique de Santa Maria la Mayor. On pousuit son chemin après la visite de la basilique par le nord est jusqu’à la place sant Francesc qui donne accès au couvent et permet d’accéder aux ruines du château. on redescend par le même chemin jusqu’à la basilique pour descendre sud-est par la cuesta Granero ; on arrive sur l’hôtel de ville puis prendre à gauche la calle Mare de Déu del Pilar pour rejoindre tout droit la très belle porte fortifiée de Sant Miquel. On peut alors choisir de revenir à son point de départ par la calle de la Muralla qui longe les remparts de Morella et au long desquels on pourra s’attarder sur de nombreuses portes fortifiées.

Les édifices remarquables

Eglise de Santa María la Mayor. Sainte Marie la Majeure constitue une haut-lieu pour les passionnés d'art religieux. Cette construction gothique rassemble sur la même façade la Porte des Apôtres et celle de la Vierge. À l'intérieur, à l’arrière du chœur, on peut voir, sculpté en forme de frise, le Portique de la Gloire. Un curieux escalier en colimaçon, le jubé, l'autel majeur, les rosaces des vitraux de l'École valencienne du XIVe siècle et l'orgue de Torull (1717) sont remarquables.

Couvent de San Francisco. Beau porche sur la place avec escalier en demi-cercle.  La salle Capitulaire renferme une représentation de Danse Macabre du XVe siècle. L'église du couvent date du XIVe siècle, et fut repeinte dans le style néoclassique en 1800. En cours de restauration (2007), on peut en apprécier le style gothique original.

Église de San Nicolás, de style roman tardif, aujourd'hui aménagée en salle d'expositions.

Le Château. Formidable construction au sommet du rocher(1.070 m), il est formé de la place d'armes, du palais du gouverneur, du "Aljibe", de la tour de la Pardalea, , de la prison de Cacho, des ruines de palais royaux, tours de Homenaje, et pavillons officiels, qui témoignent des apports cumulés et imbriqués des civilisations et cultures qui se sont succédées sur le lieu.

Les murailles et les portes médiévales. On visitera en particulier les portes de la Nevera, San Miguel, Morella, San Mateo, Forcall, del Rey y de los Estudios, y las torres del Péblico, la Nevera, el Trinquet, San Miguel, la Redonda, de la fuente, Alós, del Asperó, Beneyto, de Fredes, San Mateo, del Forcall, del Carraixent, del Rey, de los Estudios et de San Francisco.
Aqueduc de Santa Lucía. Un bel exemple de génie civil gothique du XIV siècle; il acheminait les eaux de sources de "Vinatxos" et de "Aljub" vers la "Font Vella" de Morella.
 
Porte Ayuntamiento (mairie). Bel édifice gothique (XIV et XV siècle) .

Morella possède de nombreux hôtels particuliers . Celui du cardinal Ram (au bout de la rue Blasco de Alagón), du 15ème siècle, est un hôtel plein de charme. La Casa de la Cofradía de Labradores (dans la rue de la Cofradía). La Casa de los Estudios y del Consell (près de la place de los Estudios), la Casa de Ciurana de Quadres (dans la montée de San Juan), la Casa de Rovira (dans la rue de la Virgen) et la Casa del Marqués de Cruilles sont quelques exemples intéressants d’architecture civile du 14ème au 17ème siècle.

Restaurants :    Casa del Père, calle de Blasco de Alagón - El Meson del Pastor, cuesta Jovani
Hôtels :  Cardenal Ram, calle de Blasco de Alagón - Rey Don Jaime, calle Juan Giner - La Muralla, calle de la Muralla



Il faut maintenant quitter Morella et cette belle région d’El Ports pour rejoindre Albarracin en visitant au passage Teruel. On va ainsi traverser les sierras du Bas-Aragon par de belles routes sinueuses avec le passage du col de Villaroya (1701m) et à la clef, la découverte de très beaux panoramas.
De Morella, prendre le CV125 vers le sud ouest pour atteindre la petite ville de La Iglesuela del Cid qui abrite d’intéressants édifices baroques et rococos (Eglise paroissiale de la purification, Ermitage de la Virgen del Cid) ainsi que de belles demeures seigneuriales à blasons. A signaler près de la place de l’hôtel de ville, l’hôtel « Espederia de la Iglesuela del Cid, établissement luxueux aménagé récemment dans une somptueuse demeure seigneuriale.
Reprendre la direction de Teruel par l’A226, belle route facile de montagne qui s’offre des cols d’altitude jusqu’à 1701 mètres d’altitude (Villaroya), sans la moindre difficulté. A voir sur la droite, avant Monteagudo del Castillo, le curieux ermitage de San Benito, construction à coupole en pierre bicolore au cœur d’un paysage rude de sierra et précédé d’un chemin de croix qui jalonne la piste d’accès.

On arrive à Teruel.


TERUEL

Ville stratégique au cours de la guerre d’Espagne, Teruel sera successivement prise et reprise par l’armée républicaine et par les nationalistes entre le 15 décembre 1937 et le 22 février 1938, date à laquelle la ville tombe définitivement aux mains des nationalistes…
Au sortir de ces combats, Teruel est durement touchée et la plupart des édifices gravement endommagés. C’est donc une ville reconstruite et patiemment restaurée que l’on visite 70 ans plus tard et qui offre l’image d’une ville paisible, forte d’un patrimoine architectural significatif. Ici, l’art Mudéjar* règne en maître et montre ce que fut la synthèse réussie de deux cultures qui se fondirent en une seule pour nous offrir des édifices d’une grande richesse.
On visitera à Teruel, en partant de la Place del Torico (quelques belles maisons restaurées de tendance Art Nouveau), la Cathédrale (superbe plafond artesonado du 13ème siècle) et son palais Episcopal. Ensuite, on se dirige vers l’église de San Pedro (14ème siècle) avec ses belles tours Mudéjares, qui abrite aujourd’hui un petit musée et le mausolée
des "Amants de teruel" , jolie légende d’un amour impossible au 13ème siècle.

Restaurants : Parador de Teruel, ctra Sagunto-Burgos, N234
        
Hôtels : Parador de Teruel, ctra Sagunto-Burgos, N234

www.teruel.org

A peine 40 kilomètres nous séparent du but de notre circuit, Albarracin.
On quitte Teruel par le nord-est, en direction de Saragosse, par la N234. On tourne à gauche et l’on prend l’A512, direction Albarracin. Une très longue ligne droite permet de rejoindre la rivière Guadalviar qui nous emmène au terme de notre étape par une jolie route sinueuse.

ALBARRACIN

Accrochée à 1171 mètres d’altitude, Albarracin est sans aucun doute l’un des plus beaux témoins de l’histoire de l’Espagne du 8ème au 15ème siècle. véritable verrou de cette vallèe du Guadalaviar, Albarracin est belle, imposante et évocatrice, quelle que soit l’angle sous laquelle on l’observe. Ceinturée au nord et à l’est par la spectaculaire muraille arabe qui court sur le relief, la ville est verrouillée au sud-est par le château, planté sur le piton rocheux.
Curieusement, cette ville fut récupérée par les chrétiens par cession et non par la guerre. Centre militaire de première importance dés le 8ème siècle, Albarracin connut une période d’indépendance vis-à-vis du califat de Cordoue au 11ème siècle (royaume autonome de Taïfa).Reprise en main par les Almoravides, elle est finalement cédée en 1170 à la famille chrétienne des Azagra, pour rejoindre définitivement la Couronne d’Aragon en 1285.
 
Visite de la ville
La première impression à la découverte de la ville est celle d’une très grande unité de style, à travers une restauration minutieuse qui nous laisse la vision d’un habitat très homogène du à l’usage d’un plâtre rosé de la région. Très compact et enchevêtré, le tissu urbain est serré et l’on prend plaisir à se glisser à travers les venelles moyennageûses.
On visitera la Cathédrale El Salvador, reconstruction du 16ème qui offre au regard de beaux retables des 14ème et 16éme siècles ; le ravissant petit musée de la Cathédrale mérite notre attention. De la cathédrale, on poussera à l’est au bout du plateau pour visiter l’église Santa Maria et la Tour de Dona Blanca (lieu d’exposition). On retraverse alors le village vers l’ouest, en passant par la jolie Plaza Mayor et l’on s’offre alors une promenade en crête en suivant les puissants remparts qui se déroulent de part et d’autre de la Torre del Andador.

Restaurant :  Casa de Santiago, 11 calle subida a las Torres
           
Hôtels : 
 

Casa de Santiago, 11 calle subida a las Torres - Casona El Ajimez, 2 calle de San Juan

www.albarracin.org
          
La route de retour vers la France se fera par la N234 en direction de Castellon pour récupérer l’autoroute E15 et remonter au nord. Une étape très agréable pourra se faire sur le chemin du retour en quittant l’autoroute pour une petite escapade à T ORTOSA** et s’offrir un repas exceptionnel de goût et de fraîcheur avec les meilleurs poissons et produits du Delta de l’Ebre au restaurant San Carles, 19 rambla Felip Pedrell.



* Le mot Mudéjar vient de l’arabe (mudayyan, «pratiquant»), qui donna, par altération en espagnol, mudéjar. C'est le nom donné aux musulmans d’Espagne devenus sujets des royaumes chrétiens après le XIe siècle, pendant la période de tolérance. Disposant d'un statut particulier, les mudéjars formèrent des îlots de l'Islam jusqu'à ce que, placés par les autorités chrétiennes devant l'alternative de la conversion ou de l'exil, ils eussent disparu définitivement d'Espagne.
Les mudéjars parlaient le castillan ; s’ils avaient oublié leur langue maternelle, ils continuaient cependant d’écrire la langue de leurs ancêtres. Pour désigner le castillan ils utilisaient le mot aljamía, de l’arabe « al-’adjamiyya » signifiant "paroles d’étranger".La politique de pureté de sang qui fut mise en œuvre à partir du XVe siècle vit se succéder les persécutions contre cette communauté. Le 14 février 1502 est promulgué un édit qui impose aux mudéjars de Castille de choisir entre la conversion et l'exil. Sous le nom de morisques, d'importantes communautés de nouveaux convertis se maintiendront en Espagne avant de disparaître totalement à la suite de l'édit d'expulsion de 1609.

source wikipedia

 

 

 

 

 


** Tortosa fera l’objet d’un développement à part entière, à travers un autre circuit découverte.