Circuit Barcelone - Vic

 

 

Circuit Barcelone-Vic-San Père de Casseres

Ce circuit s'adresse à celles et ceux qui souhaitent découvrir Barcelone, avec mesure, et vite profiter du calme et de la sérénité de la petite ville de Vic avant d"aller s'offrir de superbes points de vues sur les paysages étonnants du Vall de Sau.

Durée 3 jours depuis Perpignan

Jour 1

On rejoint Barcelone directement par l"autoroute AP7-E15 et l’on pénètre en ville par la voie rapide C33 qui devient Avinguda Meridiana. On franchit sans difficulté la place des Glories Catalanes puis l’on contourne le parc de la Citadelle pour prendre à droite le passeig de Colom qui amène directement à la colonne Christophe Colom, au pied des ramblas. Il suffit alors de les remonter pour arriver juste avant la place de Catalunya au n° 138 des ramblas de Canaletes. C’est là qu’est l’hôtel Continental, modeste établissement familial tenu de génération en génération depuis 1898 qui a l’immense avantage d’avoir hébergé George Orwell en 1937 alors qu’il participait au conflit, engagé dans les milices du POUM. De nombreuses pages racontent les évènements dans la confusion extrême qui régnait alors à Barcelone. L’hôtel Continental est alors au cœur de la description qu’en fît George Orwell. L’autre avantage de ce sympathique hôtel est son emplacement hyper central, à 50 m de la Plaça de Catalunya. Ce qui dans le cas d’une rapide visite de Barcelone permet une fois la voiture garée dans l’un des parkings sous la place de ne pas avoir à y retoucher pendant 24 heures et de pouvoir tout découvrir, à pied, sans fatigue excessive.  
Si l’on est parti le matin, nous voilà donc à pied d’œuvre en fin de matinée, ce qui laisse plus de 2h30 de découverte et de visites avant de songer à s’attabler. Pour éviter toute saturation, ce circuit s’attache à découvrir Barcelone pour ses aspects les plus divers et d’y porter un regard sur 10 siècles de culture qui ne sauraient être oubliés au seul profit de l’œuvre de Gaudi ; on peut donc s’attendre à mélanger les siècles et les cultures au long de cette déambulation.
On quitte donc l’hôtel pour franchir la Plaça de Catalunya par le trottoir de droite pour tourner à droite dans l’avinguda del Portal de l’Angel, vaste avenue commerciale que l’on quitte par la gauche pour emprunter la Carrer Comtal. On tourne ensuite à droite dans la Via Laietana puis à gauche pour prendre la Carrer de San Père Mès Alt pour arriver au Palau (palais) de la musica Catalana qui constituera la première rencontre avec l’architecture
"Moderniste". Cet édifice remarquable est dû à l’architecte Domènech I Montaner et fut réalisé entre 1905 et 1908. Le rez-de-chaussée, aménagé en cafeteria permet de se faire une idée des lieux, la façade principale toute en brique et mosaïque est en restauration (nov.2007). L’idéal serait bien sûr de pouvoir assister à un concert pour découvrir l’intérieur de la salle… en situation. Après cette première immersion dans un modernisme parfois tapageur, retour à des temps plus austères en nous rendant dans le quartier cathédrale que l’on rejoint par la via Laietana  puis la carrer del Doctor Joaquim Pon , l’avigunda de la Cathedral et enfin la Pla de la SEU.
Organisé autour d’une belle place rectangulaire, l’espace Cathedral regroupe la Cathédrale elle-même, le Palais Episcopal, sur sa droite, le Musée d’histoire de la Ville, à l’arrière ainsi que le Palais Royal, sans oublier le Palais de la Generalitat. Il y donc là matière à visite et à découverte d’autant que l’on est rentré dans le Barri Gôtic, dense entrelacs de ruelles, véritable théatre d’ombres et de lumières…

La Cathédrale Gothique de Santa Creu date du XIIIème siècle, mais sa façade gothique fut terminée seulement en 1880 (en travaux en nov.2007). Dédiée à Saint Eulalie la cathédrale offre 29 chapelles généreusement décorées ainsi qu’un magnifique cloître du 14ème siècle. On peut encore y voir des oies élevées ici comme pendant plus de 500 ans. Le Musée de la Cathédrale abrite une belle collection de peintures religieuses du 15ème siècle.
Le Museu de la Ciutat, installé dans un édifice gothique du XVI° siècle permet de comprendre l’évolution de la ville depuis l’époque romaine jusqu’à la fin du XVIIème siècle.

La promenade se poursuit en empruntant l’étroite Carrer del Bisbe qui fait passage entre la cathédrale et le Palais de la Generalitat pour tourner à droite dans la Carrer del Call qui marque l’entrée dans le vieux quartier juif et de son dédale de ruelles. On remonte à droite par la Carrer de Sant Domenech Del Call pour trouver à son extrémité, un charmant restaurant familial, "La Cassola" tout en simplicité et qui permettra de faire agréablement la pause du déjeuner à l’écart du brouhaha touristique. En redescendant in tourne à droite dans la Carrer Marlet pour y découvrir le musée installé dans ce qu’il reste da la Synagogue de Barcelone, la plus ancienne d’Espagne ; un concentré d’émotions sur 50 m2 seulement… Puisque le lieu se prête à la déambulation, il faut remonter jusqu’à la Plaça de Sant Felip Neri, ravissante place médiévale bordée par l’église éponyme. On continue à remonter le temps en rejoignant maintenant les Ramblas au niveau de la Caixa et de son immeuble chinois qui projette son dragon au dessus des passants.

A proximité se trouve l’un des chefs d’œuvre de Gaudi, le Palau Guëll (en restauration en nov. 2007), situé dans la Carrer Nou de la Rambla qui prend à droite dans la Rambla des Caputxins. On revient sur ses pas pour remonter les ramblas et s’arrêter devant le "Grand Teatre Del Liceu". Le Grand Théâtre de Barcelone, inauguré en 1847, connu comme "El Liceu", est considéré comme un des plus prestigieux du monde.
On remonte les ramblas sur une courte distance pour prendre, à gauche, la carrer de l’Hospital pour aller jusqu’à  l’Antic Hospital de la Santa Creu. C’est un vaste ensemble de bâtiments allant du gothique au néo-classique qui abrite une école d’arts, dans sa première partie, malheureusement bien mal entretenue, et qu’il faut franchir pour découvrir l’Institut d’Estudis Catalans installé dans un ancien couvent de Carmes, véritable havre de paix et de repos dans la fureur barcelonaise. A l’intérieur, en partie haute, à découvrir les jardins de la Fondation Merce Rodoreda.
On s’achemine maintenant vers l’un des ventres de Barcelone, le marché de la Boqueria. Construit entre 1840 et 1914, il abrite sous ses vastes voûtes métalliques un des marchés les plus animés de la ville. Une étape s’impose à proximité immédiate,   l’ancienne épicerie-pâtisserie Figueras où l’on se régalera d’un gouteux et roboratif «xocolat» à déguster à la cuillère.
Au terme de cette longue déambulation ponctuée de mille détails à découvrir et de l’enthousiasme de la vie barcelonaise, il ne reste plus qu’à remonter les ramblas jusqu’à l’hôtel Continental.


Jour 2

On quitte l’hôtel pour s’offrir une balade entièrement dédiée à l’architecture moderniste. En 5 minutes on rejoint le Passeig de Gràcia au long duquel s’est écrit une des plus extraordinaires pages de l’architecture contemporaine. Sans avoir besoin de les décrire ici, il faut savoir que le « modernisme » coïncide avec l’époque de l’Art Nouveau et trouve sa place au sein d’un vaste mouvement qui, en Catalogne, au-delà de l’architecture, s’inscrit aux côtés de la littérature et de la peinture dans une réflexion et une quête de l’identité catalane. Mouvement de pensée novateur et période économique favorable vont permettre au-delà de l’Exposition Universelle de Barcelone en 1888 d’assurer durablement le développement et l’affirmation de l’Architecture Moderniste. Les architectes Montaner, Urpi, Gaudi et Cadafalch seront les figures de prou de cette époque qui va connaître sa plénitude jusqu’au années 1920 ; à vous de découvrir, sans plus de commentaires les casas Amatler Abans, Batllo, Calvet, Golferichs, Lleo Morera, Heribert Pons, Marfà, la Pedrera et en poussant sur la droite, en empruntant la Diagonale, la casa Terrades. C’est une architecture conséquente et il faut savoir alterner les genres aussi, pour se reposer de ces audaces architecturales, on va quitter le centre ville pour rejoindre au nord de la ville, le reposant et très arborisé quartier de Pedralbes qui permet de voir encore une extraordinaire grille « Dragon » due à Gaudi et qui ferme l’entrée du parc du musée du palais de Pedralbes.

Au cœur du parc, on s’intéressera au Palais de Pedralbes qui abrite le musée de la Céramique et le Musée des Arts décorarifs. On sort du parc et l’on remonte le boulevard qui mène au monastère royal de Pedralbes. Fondé par la reine Elisnada de Montcada en 1327 avec le soutien de son royal époux, Jacques II, ce monastère construit en un temps record est une très belle représentation de l’architecture gothique catalane au XIVème siècle. Organisée autour d’un cloître à 3 niveaux et qui serait le plus grand d’Europe, le monastère permet de se faire une bonne idée de la vie monastique par la bonne conservation des différents bâtiments, chapelles, salle capitulaire, réfectoire, dortoirs, tous très bien mis en valeur.

On quittera là Barcelone en ayant, en deux demi-journées, pu apprécier la très grande diversité de la ville et sa richesse architecture inépuisable ; c’est bien sûr une invite à y revenir pour admirer la Sagrada Familia, le Parc Guëll, le Bario Gottic, le bord de mer et profiter encore et encore de cette ville chatoyante.

Cap au nord-est donc pour rejoindre en traversant la Serra du Montseny, poumon vert qui sélève doucement pour arriver dans la très intéressante petite ville de VIC, à près de 500m d’altitude. Cité prospère de 38 000 habitants, Vic a une longue histoire qui remonte au IVème siècle av JC avec les premiers peuplements ibériques ; elle affirme son importance sous la domination romaine et devient, pendant la période wisigothique siège épiscopal. Si le moyen-âge lui est moins favorable, la ville reprend son élan et assure sa reprise et son épanouissement démographique et économique à partir du XVIIIème siècle. Aujourd’hui bien diversifiée, l’économie de Vic a encore belle réputation dans le domaine du cuir. L’accès en provenance de Barcelone distante de seulement 70 km est aisé et l’on utilisera avec avantage le parking souterrain en plein centre-ville.
En sortant du parking, il est l’heure de déjeuner après cette matinée active et c’est, tout proche que nous attende l’excellent restaurant "La Taula", place Miguel de Clariana. L’endroit est chaleureux et la cuisine de qualité. En sortant du restaurant, on prendra le temps de contempler le beau temple romain tout proche puis l’on continue tout droit vers la Pplace Pietat pour suivre la Carrer Vergos et arriver au Musée Episcopal, place Bisbe Oliba.
Ce musée exceptionnel, parmi les premiers de Catalogne, rassemble des collections uniques de mobiliers, de statuaires et  de peintures médiévales avec en particulier des salles consacrées à l’art roman et gothique présentant des œuvres d’un très haut niveau dans un environnement remarquable. Au sortir du musée, la journée est bien avancée et il faut maintenant apprécier une agréable déambulation dans les vieilles ruelles de Vic.

On traverse ainsi la Plaça Major, vaste place centrale récemment restaurée et qui présente une grande diversité de façades ; c’est là que se tiennent les marchés locaux.
Tout en prenant le temps de flâner dans les rues de Vic et en se promettant d’y revenir pour en pour suivre la découverte, en particulier la cathédrale et le couvent de Sant Domenec, il faut maintenant reprendre la route pour 15 km environ et arriver au Parador de Vic Sau. C’est un des rares Parador à ne pas être implanté dans un édifice historique. Implanté sur le rebord du plateau qui domine le lac réservoir de Pantà de Sau, il profite d’une vue magnifique sur la confluence des 2 vallées. Restauré en avril 2006, son architecture s’inspire des grands mas seigneuriaux catalans. C’est une base idéale pour rayonner sur toute la région de Vall de Sau, riche en itinéraires de randonnée et en sites remarquables.


Jour 3

Il ne faut surtout pas rater le lever du soleil sur le lac qui offre un spectacle d’une infinie variété. La première visite de la journée sera réservée au tout proche monastère de Sant Père de Casserres que l’on peut, au choix, rejoindre en voiture ou par un chemin qui serpente sur la crête du massif.
Le monastère de Sant Père de Casserres est à la fois un bijou et l’un des plus importants monuments de l’architecture catalane. Edifié au XIème siècle (1012) le monastère bénédictin présente la particularité de ne pouvoir accueillir plus de 12 moines, ce qui se comprend aisément lors de la visite des lieux où tout semble avoir été fait en réduction. Chaque salle ou pièce présente le principe des mobiliers alors en place ainsi qu’une maquette réaliste de l’utilisations des lieux ce qui rend la visite intéressante et pédagogique. On quitte à regret ce lieu plein de charme pour découvrir les autres attraits du Vall de Sau. On redescend vers Vic et l’on fait halte à Tavernoles pour admirer la belle église romane Sant Esteve qui présente une belle peinture en fond d’abside et une intéressante construction de son abside. On reprend la route pour bifurquer à droite vers Roda De Ter, suivre vers Sant Marti de Corcô et tourner à droite pour engager une petite route de montagne qui mène à Tavertet. Le village est accroché en bord de plateau à près de 1000 m d’altitude et constitue un point de départ idéal pour des randonnées tous azimuts ; le village ne manque pas de charme avec une architecture déjà montagneuse et une belle église romane du XIIème. Sur le bord du plateau, la vue est à couper le souffle…

On redescend à nouveau dans la vallée toujours en direction de Vic et, cette fois, pour tourner à gauche en direction de Girona et après 3,5 km prendre à gauche pour arriver à Sant Julia de Villatorta. Cette petite ville prospère recèle d’étonnants bâtiments qui s’inscrivent dans l’école d’architecture du Noucentisme ; c’est ainsi que de nombreux édifices, maisons, chalets comportent, à un degré variable, des éléments d’architecture moderniste.
On reprend la route pour une dernière étape avant le retour, étape qui mène au barrage de retenue du lac de Pantà de Sau et qui permet de découvrir le paysage exactement inversé de celui contemplé le matin, à la terrasse du Parador.
De Sant Julia, on remonte sur Folgueroles et l’on tourne à droite pour rallier Vilanova de Sau, village reconstruit au dessus du barrage créé en ces lieux. En poursuivant jusqu’au barrage, on découvre des paysages saisissants d’une grande beauté et l’on peut, si le niveau du lac est bas, en fin d’automne, par exemple, on aura peut-être la possibilité de voir les ruines émouvantes de l’église Sant Romà de Sau qui, épisodiquement ressurgit des eaux qui l’ont englouti…


Après un dernier regard sur ces paysages magnifiques, il faut maintenant reprendre la route dite « diagonal » qui à travers de beaux paysages emmène vers Girona et la France.